Conférence/débat : intervention d’Antony Marschutz
Dans le cadre de l’exposition « Enchevêtrements » (Léo Marchutz, François de Asis, André Masson et Pierre Tal Coat)
Châteauneuf-le-Rouge, le 15 octobre 2008

Je tiens à remercier Pierre Vallauri, Président de l’Association Arteum, et Vincent Bercker, commissaire de l’exposition, pour m’avoir invité à intervenir dans le cadre de cette conférence-débat.

Mon intervention consistera à éclairer la collaboration Léo Marchutz/André Masson par l’apport d’un certain nombre de témoignages pour la plupart inédits. Cette intervention s’articulera en trois temps :

1)Le contexte général
2)Le rôle de la nouvelle technique de la lithographie en couleurs
3)Sur la collaboration entre André Masson et Léo Marchutz : le point de vue de Léo Marchutz.

I ) - Le contexte général

Je me base sur deux études de Vincent Bercker, d’une part le mémoire universitaire « La période aixoise d’André Masson, 1947/1953 », d’autre part l’article « Les années 50 à Château-Noir (Marchutz, Masson, Tal Coat et les autres …) » paru dans les actes du colloque « Une après-midi de réflexion sur l’exposition L’école Marchutz, Aix, 25 ans » et repris pour partie dans l’introduction au catalogue de l’exposition « Enchevêtrements ». Je me réfère notamment au passage fondamental où il est écrit qu’André Masson découvre les dessins des rues d’Aix de Léo Marchutz réalisés entre 1931 et 1935 (dont certains sont présentés dans cette exposition). Vincent Bercker décrit l’enthousiasme de Masson. Il indique que Masson ne cesse de parler « de volume » et qu’il oppose un « art de la profondeur » à « un art de la surface » qui gouverne l’art contemporain de cette époque. 

Afin d’éclairer cette collaboration, je m’appuie sur des documents, en partie inédits,  et qui constituent ce qu’on pourrait appeler « un fonds Léo Marchutz » : il s’agit :

– du Journal de Léo Marchutz, allant de 1947 à sa mort en 1976, exploité par exemple par Alain Paire dans sa contribution à la monographie : « Léo Marchutz, 1947-1969 : journaux intimes, ferveur et mains courantes »

– des Entretiens avec François de Asis (de 1966 à 1976, dernière dix années de vie), avec les extraits cités dans la monographie.

– de la correspondance avec Albert Châtelet (de 1956 à 1976), encore totalement inédite.

– de la correspondance avec Adrien Chappuis (de 1960 à 1976), encore totalement inédite

– Enfin des bandes enregistrées en 1972/73 par les peintres américains professeurs à l’Ecole Léo Marchutz. Ces derniers documents n’ont pas encore été exploités (en langue anglaise).

C’est d’ailleurs grâce à l’intérêt porté à ce fond par quelques esprits précurseurs, notamment François de Asis et Denis Coutagne, que nous sommes en mesure d’organiser aujourd’hui cette exposition, qui se situe comme la dernière opération en date à l’intérieur d’une trajectoire de 12 ans autour de l’oeuvre de Léo Marchutz.

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